WGIG, c’est Workgroup on Internet Governance. Et ça a pondu un rapport (en français aussi) la semaine dernière. Le rapport a fait jaser pas mal de monde.
En gros, le rapport présente quatre scénarios pour la gestion des infrastructures de base de l’Internet, certaines étant je crois essentiellement incluses pour mettre en lumière les conséquences de certaines tendances.
C’est intéressant de voir les réactions, qui comprennent une bonne part de « if it ain’t broke, don’t fix it, et des sentiments anti-ONU, primaires ou tirant un inéluctable et apocalyptique parallèle avec le Pétrole-contre-nourriture. Des pays moins développés (probablement de manière tout aussi primaire), on entend plus d’appels pour le multilatéral à fond la caisse (mais on aimerait éviter de payer pour); et du côté de ceux qui ont lu les documents et suivi le processus, les positions sont plus nuancées… Ce que je trouve ironique, c’est que le « contrôle de l’ONU », même dans les visions de multilatéralisation les plus radicales du processus, est loin d’être une administration directe. Dans un exemple près de moi, les codes téléphoniques de pays et les satellites qui vous donnent ExpressVu et les autres SkyDishNetMachins sont aussi gérés par l’ONU, et on en est pas au bord du gouffre (il y a des contre-exemples, je sais). Enfin, je trouve que les mots employés pour décrire les possibilités dans le monde de la gouvernance de l’Internet sont souvent un poil démagogiques et je ne trouve pas que ce soit productif. Surtout à la lumière de la position du Canada, qui est plutôt arrêtée sur la question (exercice est laissé au lecteur de trouver de quel bord nos élus penchent).
Ce rapport suit de près la déclaration des États-Unis de conserver le contrôle du « root » du système des noms de domaine (ce qui est, aux les oreilles de plusieurs, perçu comme un changement de position significatif).
Ces deux documents sont des jalons sur la route (bon, mettons un jalon et un incident de rage au volant) vers le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI / WSIS) et y ajoutent une dimension concrète que je trouve intéressante. C’est pas plus mal sur le contenu donc. De mon côté j’apprends tranquillement qu’un Sommet, côté contenant, ça ne pousse pas dans les arbres…