Centres d’appels

L’industrie des centres d’appels a profite avec avidite des moyens modernes de communications pour se globaliser.

Les vaillants et vaillantes telephonistes prets a prendre votre appel a toute heure du jour et de la nuit coutent cher. Ils coutent moins cher en Inde, et en achetant les longues distances a la douzaines, c’est tres attrayant de venir embaucher parmis les legions d’indiens sur-scolarises, sous-payes et anglophones.

Les Call centers ont modifie profondement le contexte du travail ici, c’est Vipen, qui y a travaille pendant un bout de temps, qui m’en a convaincu.

Il est ingenieur mecanique. Apres avoir gradue, sans experience (mais ou je vais trouver de l’experience si tous les emplois demandent de l’experience?), un excellent anglais, il y a trouve un bon salaire, a un prix cependant.

Ses griefs: D’abord la precarite des postes, tant au niveau individuel des congediements qu’au niveau general de la dependance sur des contrats de moyenne duree. Le marche favorisant l’employeur, les principes des normes du travail, existant en theorie, s’effacent au nom du progres technologique et de l’entree de capitaux. Les employeurs exigent des celibataires, sans attaches pouvant restreindre les heures de travail, souvent noctures pour s’accomoder avec les heures de bureaux americaine. La limite d’age a l’embauche dans la plupart des compagnies est fixee a 30 ans.

Depuis que les call centers se sont implantes, les week-ends n’existent plus me dit-il. Evidemment, les autres employeurs en profitent pour modifier leurs exigences en consequences.

Sur les contrats ne necessitant pas de connaissance technique, les femmes sont nombreuses. Il aurait ete impensable qu’une femme travaille de nuit il y a quelques annees seulement. Louable progres au nom de l’egalite des sexes?

La plupart des postes n’exigeant pas d’autres competences que de pouvoir lire un script (we’ve never used most of these products), les travailleurs se retrouvent en fin de contrat exactement au meme niveau d’employabilite qu’au debut. Sauf pour ceux qui ont atteint l’age venerable de la non-embauche.

Heureusement le salaire est bon. Presque 12 000$US, ce qui est quand meme substantiel ici.

Malgre tout, l’industrie des centres d’appels est vue comme une manne et les mesures prises aux USA pour limiter le « offshoaring » sont craintes.

Vipen lui a choisi d’accepter un poste, sensiblement moins paye, dans un autre secteur, mais toujours en TI, ce qui le desole un peu a cause de sa formation d’ingenieur mecanique. C’est qu’on outsource aussi le developpement de logiciels, mais ca au moins ca implique un certain developpement professionnel. Ses anciens collegues lui disent que s’il etait reste, vu son niveau de performance, il pourrait etre manager la, avec un salaire en consequence; il ne regrette pas son choix a date. Il a foi en ses capacites, ce que j’admire beaucoup, et j’aurais aussi tendance a croire en lui, son dynamisme est communicatif.

Une réflexion sur « Centres d’appels »

  1. Ça confirme ce que Sandeep (ami anglais né en Inde…) me racontait. Il est déménagé en Angleterrre après ses études en médecine, question de survivre et de pouvoir se spécialiser et être reconnu comme tel. certains de ses amis ingénieurs ont fait de même. C’est une carte de mode ce gars là. Au pris des complets en Inde, ça explique un peu mieux comment il pouvait se le permettre! Il revenait les bras chagé de vêtement après chaque Noel…

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